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Prévue en juillet prochain, la hausse du salaire minimum pourrait avoir un effet à la hausse sur l'inflation.


Le salaire minimum joue un rôle important dans la détermination des bas salaires du secteur privé structuré. Nombreux sont les observateurs qui estiment que, «fixé à un niveau économiquement acceptable, il peut contribuer à équilibrer la relation salariale entre l'employeur et les travailleurs à faible rémunération, face à la pression à la baisse du coût du travail».

Toutefois, dans une économie exposée à la concurrence extérieure comme celle du Maroc, une hausse élevée du salaire minimum peut avoir des effets pervers sur l'emploi. En augmentant le coût d'embauche, un salaire minimum élevé amènerait l'employeur à réduire ses possibilités d'embauche des travailleurs dont la productivité est inférieure ou proche du coût salarial.
Au plan interne, il faut savoir que le SMIG a quasiment stagné en termes nominaux et réels au cours du premier trimestre 2011. Au cours des prochains mois, l'augmentation du SMIG de 10% en juillet 2011 et de 5% en juillet 2012, ainsi que celle des salaires des fonctionnaires devraient se diffuser vers les autres catégories de salaire.

Ces évolutions pourraient avoir un effet à la hausse sur l'inflation, mais avec une ampleur qui devrait, toutes choses égales par ailleurs, rester limitée. Concernant l'indice des salaires moyens trimestriels dans le secteur privé, calculé par le HCP sur la base des données de la CNSS, il fait ressortir une baisse de 4,4% et 6,7% au quatrième trimestre 2010 en glissement annuel respectivement en termes nominaux et réels.
Au premier trimestre 2011, les résultats de l'enquête de conjoncture de BAM dans l'industrie montrent une progression des coûts salariaux avec un solde d'opinion positif de 20%. Cette évolution a concerné principalement les industries électriques et électroniques et les industries chimiques et parachimiques, avec des soldes d'opinion respectifs de 81% et 35%. S'agissant des données disponibles sur les coûts salariaux pour le quatrième trimestre 2010, elles indiquent que le coût unitaire du travail (CUT) du secteur manufacturier a enregistré une légère baisse de 0,4% en glissement annuel.

En comparaison internationale, le CUT marocain a régressé à un rythme moins rapide que celui de la Hongrie, de la Pologne et de la Corée du Sud, soit respectivement un écart de 3,3%, de 2,2% et de 2%. Une propension qui s'est opérée tandis que l'étau tarde toujours à se desserrer au niveau du marché du travail. D'importantes disparités régionales existent au Maroc sur le marché du travail, telles que exprimées par les niveaux différenciés des principaux indicateurs (taux d'activité, d'emploi et de chômage). Au premier trimestre 2011, la population active âgée de 15 ans et plus a stagné à 11,444 millions de personnes comparativement au même trimestre de 2010. Cette situation recouvre une hausse de 0,1% en milieu urbain et une baisse de 0,1% en milieu rural. En revanche, le taux d'activité a reculé, passant de 49,9% à 49,1% sur la même période, suite au repli du taux d'activité de 58,1% à 57,1% dans les zones rurales, celui dans l'urbain ayant augmenté de 44,3% à 43,7%.

La population active occupée a, pour sa part, enregistré une progression de 1%, pour se situer à 10,407 millions d'individus au premier trimestre 2011. Le taux d'emploi est, quant à lui, revenu de 44,9% à 44,6%, en liaison avec le repli du taux d'emploi rural de 55,4% à 54,7%, celui du milieu urbain ayant augmenté de 0,1 point, pour s'établir à 37,9%. Le marché de l'emploi a en effet connu la création nette de 103 000 postes d'emploi, suite à la création de 126 000 en milieu urbain et la perte de 23.000 postes en milieu rural. L'emploi rémunéré s'est élevé à 133 000 postes, dont plus de 89% dans les villes. En somme, les goulots d'étranglement qui régissent le marché de l'emploi reviennent essentiellement aux disparités de développement économique des régions, de l'offre de formation et des infrastructures, accentuées par l'absence de véritables politiques territorialisées et adaptées aux contextes spécifiques des régions. La résorption de ces disparités et déséquilibres constitue un défi majeur des politiques publiques dans les années à venir et nécessite d'en revisiter les bases informationnelles et institutionnelles.

Persistance de disparités

L'emploi non rémunéré a diminué de 30.000 postes, avec la perte de 37.000 emplois en milieu rural et la création de seulement 7.000 emplois en milieu urbain. Au plan sectoriel, les secteurs du bâtiment et des travaux publics et des services ont été les seuls pourvoyeurs d'emploi avec des parts respectives de 73,3% et 26,7%, alors que les secteurs de l'agriculture et de l'industrie ont connu des pertes nettes d'emploi pour un total de 93.000 postes. Ce résultat est corroboré par ceux de l'enquête mensuelle de conjoncture de Bank Al-Maghrib dans l'industrie qui révèlent une baisse des effectifs employés au cours du premier trimestre 2011. Dans ces conditions, la population active au chômage, estimée à 1,037 million de personnes, a diminué de près de 9% et le taux de chômage a reculé de 0,9% point de pourcentage à 9,1%.
Cette régression tient au repli de 1,4 point de pourcentage en milieu urbain à 13,3% et de 0,3 point en milieu rural à 4,3%. Par tranche d'âge, le recul du taux de chômage a concerné toutes les catégories avec des baisses allant de 0,9 point de pourcentage pour la tranche 15-24 ans à 5,8 points de pourcentage pour la tranche 25-34. 


Source:
L'effet boomerang du Smig

Rédigé par LE MATIN - 28/06/2011 

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